Combats-sixieme
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Combats-sixieme

Forum de passionés du 1/6
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Retour en stock du coffret Pokémon ...
Voir le deal

 

 Stalingrad

Aller en bas 
AuteurMessage
American Koenigstiger
Admin
American Koenigstiger


Messages : 129
Date d'inscription : 21/10/2007
Localisation : BELGIQUE

Stalingrad Empty
MessageSujet: Stalingrad   Stalingrad Icon_minitimeDim 25 Nov - 17:29

Le 22 juin 1941, l'Allemagne et ses alliés de l'Axe envahirent l'Union soviétique, avançant rapidement et profondément dans le territoire ennemi. Après avoir beaucoup souffert pendant l'été et l'automne 1941, les forces soviétiques contre-attaquèrent lors de la bataille de Moscou en décembre 1941. Les forces allemandes épuisées, mal équipées pour une guerre hivernale et avec des ravitaillements poussés au maximum de leurs capacités, furent arrêtées sinon repoussées dans leur avancée vers la capitale.

Les Allemands stabilisèrent leur avancée au printemps 1942. Des plans pour lancer une autre offensive contre Moscou furent rejetés, car les troupes avaient été fortement affaiblies. La philosophie militaire allemande voulant que dans l'espoir de gains rapides l'attaque se fasse là où cela est le moins prévisible, une attaque sur Moscou aurait été perçue comme trop évidente par certains, et notamment Adolf Hitler. Le Haut Commandement allemand savait que le temps jouait contre eux, car les États-Unis venaient d'entrer en guerre après l'attaque sur Pearl Harbor par les Japonais. Hitler voulait donc finir le combat sur le front de l'est avant que les États-Unis aient pu s'impliquer plus avant dans la guerre en Europe.

Pour toutes ces raisons, de nouvelles offensives vers le nord et vers le sud furent envisagées. Une percée au sud aurait sécurisé le Caucase riche en pétrole, aussi bien que le fleuve Volga, une voie très importante de transport soviétique en Asie centrale. Ce territoire comprenait aussi de grosses industries comme l'usine de tracteurs convertie à la production de chars T-34, l'usine d'armement Barrikady, ainsi que le complexe métallurgique « octobre rouge ». Une victoire allemande dans le sud de l'Union soviétique aurait endommagé sévèrement la machine de guerre de Staline ainsi que l'économie du pays, tout en permettant la capture des vastes champs agricoles de cette région.

Le nom de la ville faisant référence au dirigeant soviétique, elle revêtait un intérêt symbolique tout particulier pour les deux camps : sa capture aurait été, pour la propagande nazie, une victoire que Staline ne pouvait se permettre d'accepter.

Ces éléments contribuèrent à faire de cette bataille un point de cristallisation des deux armées qui y jetèrent toutes leurs forces. Ce fut une guerre totale, une guerre idéologique, économique et militaire qui mobilisa les deux pays tout entiers.


L'« opération Braunschweig », à partir du 23 juillet 1942 est prépondérante dans l'échec allemand. Alors qu'il était prévu lors de « Blau » qu'un fort groupement comprenant la 6e Armée et surtout la 4e Panzerarmee, couvertes sur le Don par l'ARMIR (Armata Italiana in Russia), les Hongrois et les Roumains, plus la 2e Armée à hauteur de Voronej devaient foncer dans la grande boucle du Don et le corridor Don-Volga, l'opération « Braunschweig » déroute la 4e Panzerarmee (en fait le XXXXVIII. Panzerkorps renforcé) vers le Caucase, en laissant à la seule 6e Armée (également renforcée) le soin de conquérir la grande boucle du Don et Stalingrad.

Ce changement a deux conséquences désastreuses :

la 6e Armée n'est plus assez forte pour opérer seule, de manière décisive, dans la grande boucle du Don. Cela implique un raidissement de la résistance soviétique face à l'affaiblissement des forces d'assaut allemandes du secteur, donc un ralentissement de la progression vers Stalingrad préjudiciable à sa conquête rapide.
la 4e Panzerarmee, en rejoignant la 1e Panzerarmee et la 17e Armée dans leur progression vers le Caucase, provoque un effet inattendu et catastrophique : elle embouteille complètement les voies logistiques de la Heeresgruppe A et ralentit également la progression, sans même pouvoir entrer en ligne !
Ainsi, à la mi-août 1942, la 4e Panzerarmee est réorientée vers le nord-est, vers Stalingrad. Trois semaines ont ainsi été perdues sans gain notable sur le front du Caucase et avec des effets négatifs dans la grande boucle du Don.

Staline interdit l'évacuation des civils de la ville, pensant que leur présence encouragerait une plus grande résistance des défenseurs. Des civils, comprenant les femmes et les enfants, ont été mis au travail pour améliorer les fortifications protectrices et continuer de travailler jusqu'au bout dans les usines de tracteurs converties en usines de chars.

Un bombardement aérien allemand massif, le 23 août, causa une véritable tempête de feu, tuant des milliers de civils et transformant Stalingrad en un vaste paysage de gravats et de ruines en feu. 80% de l'espace habitable de la ville avait été détruit.

L'engagement initial pour la défense de la ville incomba au 1077e régiment anti-aérien, une unité composée principalement de jeunes femmes volontaires sans aucune formation sur les cibles s'engageant au sol. En dépit de ceci, et sans l'appui fourni par d'autres unités soviétiques, les canonniers anti-aériens restèrent à leurs postes et combattirent l'avancée des panzers. La 16e division de Panzer dut les combattre jusqu'à ce que chacune des 37 batteries anti-aériennes ait été détruites.

Vers la fin d'août, les troupes allemandes atteignirent la Volga au nord de Stalingrad. Une autre avancée vers le fleuve au sud de la ville suivit. Les combattants soviétiques étaient donc encerclés dans la ville, adossés à la Volga, malgré divers moyens mis en œuvre pour circuler sur le fleuve.

Dans la phase initiale, la défense soviétique était basée essentiellement sur des « milices ouvrières » composées d'ouvriers indirectement impliqués dans la production de guerre. Les chars continuaient d'être produits et équipés par des équipes d'ouvriers d'usine volontaires. Les engins étaient conduits directement de l'usine à la ligne de front sans même avoir été peints.

La ville atteint bientôt un état de destruction quasi-total, sous le feu des bombardements allemands. Les civils ont déserté la ville. Parmi les débris, la 62e armée soviétique forma des lignes de défense, avec des points forts situés dans les maisons et les usines. Le combat dans la ville se fit féroce et désespéré. L'Ordre n°227 de Staline, connu sous le slogan « Pas un pas en arrière ! », en date du 28 juillet 1942 décrétait que tout ceux qui fuyaient ou reculaient de leurs positions sans ordres pourraient être sommairement abattus. Mais les soviétiques n'avaient pas vraiment besoin de cette propagande pour comprendre l'enjeu de cette bataille et se battre héroïquement. Les Allemands poussant en avant dans Stalingrad ont ainsi souffert lourdement. Des renforts soviétiques ont été embarqués à travers le fleuve Volga de la rive orientale sous le bombardement constant de l'artillerie et des Stukas. L'espérance de vie d'un soldat soviétique nouvellement arrivé dans la ville a chuté à moins de vingt-quatre heures.

La doctrine militaire allemande a été basée sur le principe des équipes d'armes combinées impliquant une collaboration étroite de l'infanterie, du génie et de l'artillerie avec appui aérien. Pour parer ceci, les commandants soviétiques ont adopté une technique simple : toujours garder les lignes de front au plus proche. Ceci a exposé l'infanterie allemande au danger de leur propre feu de soutien, obligeant à en limiter l'usage.

Le combat a fait rage pour chaque rue, chaque usine, chaque maison, chaque sous-sol et chaque escalier. Les Allemands appellent cette guerre urbaine invisible Rattenkrieg (« guerre de rats ») et une plaisanterie grinçante se répandit à ce sujet : « Une fois la cuisine capturée, on combat toujours pour la salle de séjour »…

Les soldats soviétiques se battaient dans un demi-sommeil, car ils dormaient rarement plus de trois heures d'affilée : leurs nuits étaient entrecoupées d'alertes, attaques, contre-attaques... Les soviétiques et les Allemands se mitraillaient sans cesse à l'aveuglette, en plus des bombardements incessants, pour énerver l'adversaire. Il fallait effectuer des reconnaissances de nuit, en rampant dans les décombres, afin de mener des attaques-surprises nocturnes, qui terrifiaient les Allemands. Le contact avec l'arrière était fréquemment coupé, en particulier avec l'état major, installé de l'autre côté de la Volga. Les postes de commandement étaient installés à la va-vite dans les sous-sols (les seuls abris restants), mais étaient rapidement détruits. Une simple maison pouvait être considérée comme une "position stratégique".

Sur le Kourgane de Mamaev, une colline de 102 mètres de hauteur, les combats étaient particulièrement impitoyables. L'enjeu était crucial pour la Wehrmacht qui voulait installer de l'artillerie dans le but de détruire tous les bateaux naviguant sur la Volga. La colline changea de mains plusieurs fois et les Allemands n'ont jamais pu installer leur artillerie lourde. Pendant une contre-attaque soviétique pour reprendre le Kourgane de Mamaev, les Soviétiques perdirent une division entière de 10 000 hommes en un jour. À l’Ascenseur à grain, un énorme complexe traitant le grain dominé par un énorme silo, le combat était si rapproché que les soldats soviétiques et allemands pouvaient selon les témoignages s'entendre respirer. Dans une autre partie de la ville, un immeuble défendu par un peloton soviétique sous le commandement de Yakov Pavlov a été transformé en forteresse impénétrable, après s'être fait couper du reste des forces par une attaque allemande. Le bâtiment, plus tard appelé la «Maison de Pavlov», surveillait une place au centre de la ville. Les soldats l'ont entouré avec des champs de mines, des nids de mitrailleuses aux fenêtres et ont cassé des cloisons pour améliorer la communication. Ils tinrent plus de 27 jours, ce qui peut-être servira d'exemple dans l'intensité de l'engagement.

Les Allemands transférèrent l'artillerie lourde à l'intérieur de la ville, y compris plusieurs énormes mortiers de 600 mm. L'artillerie soviétique sur la berge orientale de la Volga continua à bombarder les positions allemandes. Les défenseurs soviétiques utilisèrent les ruines à bon escient comme position défensive, en montant entre autres des pièges (par exemple des tourelles de chars positionnées statiquement dans les ruines). Les chars d'assauts allemands devinrent inutiles dans les tas de débris pouvant aller jusqu'à huit mètres de haut. S'ils pouvaient avancer, ils étaient pris sous le feu antichar soviétique provenant des toits.

C'est à Stalingrad qu'on vit émerger le rôle important d'un nouveau type de combattant, nommé par la suite le franc-tireur, dont "Zikan", un tireur inconnu, qui fit 224 tués et Vasily Zaitsev qui fit 225 tués lors de la bataille. Il s'agit d'un tireur d'élite qui vise discrètement sa victime à grande distance, à son insu, et la tue ou la blesse assez gravement pour que ses camarades tentent de l'aider et donc s'exposent. Ce climat de crainte permanente contribua à saper le moral des combattants de l’Axe.

Ces conditions ralentirent la progression allemande.

Pour Staline et Hitler, la bataille de Stalingrad est devenue une question de vie et de mort. Le commandement soviétique a déplacé les troupes de réserve stratégiques de l'Armée rouge à Moscou vers la Volga et a transféré toute l'aviation disponible du pays entier à Stalingrad. Les pressions sur les deux commandants militaires étaient immenses : Paulus a développé un tic incontrôlable à son œil et Tchouikov éprouvait une manifestation d'eczéma qui a exigé de lui bander complètement ses mains.

En novembre, après trois mois de carnage et d'avance lente et coûteuse, les Allemands ont finalement atteint les rives du fleuve, capturant 90% de la ville ruinée et coupant les forces soviétiques restantes en deux poches étroites.

En automne, le général soviétique Georgi Konstantinovich Joukov responsable de la planification stratégique dans la région de Stalingrad, concentra les forces soviétiques dans les steppes au nord et au sud de la ville. Le flanc nord allemand était particulièrement vulnérable, puisqu'il était défendu par les unités hongroises et roumaines dont l'équipement était inférieur et le moral bas. Le plan de Joukov était de maintenir les Allemands vers le sud dans la ville, de passer à travers les larges flancs allemands faiblement défendus et d'entourer les Allemands à l'intérieur de Stalingrad. Cette opération dont le nom de code était Uranus fut lancée le 19 novembre 1942, en même temps que l'opération "Mars" qui elle a été dirigée vers le centre.

Les unités soviétiques attaquèrent sous le commandement du Général Nikolai Vatoutine. Elles étaient composées de trois armées complètes, la 1re de la Garde, le 5e Régiment de chars d'assauts et la 21e Armée, y compris un total de dix-huit divisions d'infanterie, de huit brigades de chars, de deux brigades motorisées, de six divisions de cavalerie et d'une brigade antichar. Les troupes roumaines ont continué à demander des renforts sans résultat. Trop écartée, dépassée en nombre et mal équipée, la 3e Armée roumaine, qui a tenu le flanc nord de la 6e armée allemande, a été brisée après une défense d'une journée quasi-miraculeuse.

Le 22 novembre, les deux pinces de la tenaille se rejoignirent à Kalach, terminant l'encerclement de Stalingrad

Coupées de leurs arrières par la manœuvre d'encerclement opérée par les Soviétiques, les forces allemandes ne purent plus compter que sur elles-mêmes. Peu après, la perte des aérodromes de Tatzinskaïa et Morozovskaïa aggrava encore la situation. L'aviation allemande se vit en effet dans l'impossibilité d'organiser un pont aérien efficace et donc de fournir vivres, munitions et hommes. Ceci, cumulé à la pression exercée par l'Armée rouge, rendit la situation intenable.

Les divisions blindées, commandées par Von Manstein, que le commandement de la Wehrmacht avait envoyées pour briser l'encerclement de Paulus furent arrêtées et repoussées par l'Armée rouge, d'autant que Paulus refusa d’obéir aux ordres et de tenter une sortie. Cet échec scella le sort des troupes assiégées. Hitler octroya cependant à Paulus le titre de maréchal, pour inciter ses hommes à le défendre jusqu'au-delà de leur courage, aucun récipiendaire de cette haute distinction n'ayant été capturé auparavant. Hitler justifia ce sacrifice en expliquant que ces troupes permettaient de fixer sept armées russes ce qui lui laissait le champ libre pour attaquer un autre secteur que celui de Stalingrad. Les soldats de la VIe armée devaient impérativement mourir au combat, d'autant que les conditions de captivité qui attendaient les survivants étaient atroces, car les Soviétiques vouaient une haine profonde à l'occupant nazi, qui s'était rendu coupable de massacres de population impitoyables lors de sa progression.

85 000 des 91 000 prisonniers succombèrent, moins à cause de mauvais traitements qu'en raison de l'affaiblissement général de leur organisme, en raison de leur exposition prolongée au froid et des privations subies pendant ce dernier combat désespéré.

Les troupes de la RKKA (Robotche Krestianskaïa Krasnaïa Armïa - l'Armée rouge des ouvriers et paysans) procédèrent alors au morcellement des unités adverses en coupant le secteur sud de Stalingrad du secteur nord. La découverte par les Soviétiques de Paulus et de son état-major, cachés dans une cave, accéléra la capitulation des forces allemandes qui eut lieu le 31 janvier 1943 pour le secteur sud et le 2 février 1943 pour le secteur nord. Paulus donna personnellement à ses troupes l'ordre de se rendre.


La bataille de Stalingrad est un événement majeur de la 2e Guerre mondiale, car il marque le tournant de la guerre : pour les Allemands, jusque-là presque invaincus (hormis en Afrique du Nord), c'est le début de la fin.
Revenir en haut Aller en bas
https://combats-sixieme.forums-actifs.com
 
Stalingrad
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Combats-sixieme :: Généralités :: Récits de batailles-
Sauter vers: